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Les courtiers de champagne ont un rôle central dans un contexte mouvant

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La dernière assemblée générale du Syndicat Professionnel des Courtiers en Vins de Champagne a permis d’intégrer cinq nouveaux courtiers * mais également de faire un point sur son activité 2021 et de se projeter sur 2022. Le Syndicat des Courtiers en Vins de Champagne intègre cette année cinq nouveaux courtiers champenois fraichement diplômés (Maxime Bodenan, Constantin Leclaire, Anne-Sophie Malingre, Xavier Martin et Philippe Raulet). « Ils sont malgré tout soumis à une période probatoire de deux années avant d’être définitivement intégrés » explique Franck Hagard, co-président du SPCVC. L’arrivée de « petits nouveaux » dans le métier vient boucler la période mouvementée qui s’était ouverte en 2014 avec la réforme des professions réglementées, et qui avait placé le courtier au cœur de l’attention de la filière viticole française. En effet, parce qu’elle supprimait la carte professionnelle, cette réforme avait mis à mal la valeur même de la profession. « Grâce à une large mobilisation nationale et à la pugnacité de notre président national, Jérôme Prince, ce risque a été écarté ».

Le risque de dévaloriser le métier de courtier est écarté Un registre national des courtiers en vins et spiritueux a vu le jour, officialisé par un décret publié en octobre 2020, et l’examen de contrôle a été maintenu. « Depuis la parution de ce décret, nous reprenons un peu le cours normal des choses, reconnait F. Hagard, et nous pouvons toujours nous appuyer sur CCI France et son réseau régional qui gèrent et organisent les inscriptions et les examens ».

C’est donc dans ce contexte que quatre hommes et une femme* ont passé avec brio les examens en juillet dernier et « il faut reconnaître qu’ils ont du mérite car cet examen n’est pas donné à tout le monde. Cela nécessite pas mal d’heures de préparation ! » renchérit Philippe Launois, co-président du SPCVC. A l’approche des prochains examens qui doivent se tenir au premier semestre 2022, le Syndicat a annoncé que le mémento utilisé par les « apprentis-courtiers » venait de bénéficier d’un important « nettoyage ».

« Nous nous sommes rapprochés de l’Université de Reims et plus particulièrement de l’Institut Georges Chappaz, annonce Philippe Launois, co-président du SPCVC. Grâce au dispositif baptisé « Clinique du Droit » mené par Théodore Georgeopoulos, quatre étudiantes en master 2, futurs juristes du vin, nous ont accompagnés pour rénover, restructurer et étoffer notre mémento. Ce mémento, c’est un peu comme des annales de Bac mais dédiées au métier de courtier ». Pour compléter ce document, les candidats à l’examen de courtier peuvent également s’entrainer sur un recueil de questions, pas moins de 225, également utilisé par le jury.

Franck Hagard est revenu sur le rôle du SPCVC au sein de la filière Champagne. « Le bureau de notre Syndicat se réunit très régulièrement afin de travailler sur des sujets spécifiquement champenois comme l’observation des cours, l’évolution des marchés ou encore la réglementation nationale et européenne. Nous sommes partie prenante dans les discussions interprofessionnelles sur des sujets clés comme la préparation des vendanges ou la réserve individuelle par le biais de rendez-vous internes et d’échanges très réguliers avec le Comité Champagne ». Par leur posture d’experts de terrain, les courtiers demeurent des vigies sur le marché du raisin. « Nous avons connu en Champagne, en l’espace de deux ans, une dégradation de la demande, puis une embellie totalement imprévue et une situation actuelle de forte pression sur les cours.

Aujourd’hui, avec des ventes qui atteignent 331 millions de bouteilles sur 12 mois en glissement à fin mars, la pression sur l’amont est forte. Le rôle du courtier de conseiller expert – au vignoble comme au négoce – est indispensable pour accompagner la filière champagne lorsqu’elle traverse des tempêtes ».

En organisant le comité directeur de la Fédération nationale des syndicats de courtiers à Reims en mars 2023, le SPCVC démontre qu’il poursuit son investissement à l’échelon national. « Nos échanges réguliers nous permettent à la fois de faire de la veille et de partager des informations, ajoute Franck Hagard. Ainsi, le travail récent sur le mémento a attiré l’attention d’autres syndicats qui pourraient s’en inspirer localement.

Une vraie cohésion existe entre les représentants des différentes régions, grâce à l’action permanente du président Jérôme Prince. Dans l’environnement instable que nous connaissons, ces partages et cette cohésion sont essentiels. Les turbulences de 2014 autour du métier de courtier en sont la preuve ! » ajoute Franck Hagard.

Dans les moments d’euphorie ou de désarroi, l’interprofession champenoise a toujours su faire preuve de responsabilité et de clairvoyance en imaginant des outils et élaborant des nouvelles perspectives. Le courtier a toujours participé à ces changements grâce à sa capacité d’adaptation, sa connaissance de la filière. « Certes, nous travaillons souvent dans l’ombre, et nous ne sommes pas toujours bien connus pour ce que nous faisons, reconnait Philippe Launois. Mais par son expertise et son indispensable indépendance, le courtier dit de campagne est l’un des maillons forts de notre Champagne ».

NB : Créé le 1er juin 1941, le Syndicat professionnel des courtiers en vins de Champagne (SPCVC) existe sous ce nom depuis 1952. Il compte actuellement 32 membres et est adhérent à la Fédération nationale des courtiers en vins et spiritueux. Depuis 1996, un examen d’aptitudes professionnelles a été mis en place au plan national, et a été enrichi en Champagne d’un mémento spécifique. Une charte déontologique du courtier en vins de Champagne a été également adoptée en 2000.

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