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Les nouveaux atours de Lastours.

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L e pari était osé quand Franck Allard rachète le Château de Lastours aux vendanges 2004. II a bien dirigé le château Laroque jusqu’à le hisser en dix ans au rang de Saint-Émilion grand cru mais depuis 1996, il avait repris la tradition familiale et son métier d’assureur.

Féru de sports mécaniques, il connait bien Lastours qui a accueilli quelques départs de Paris -Dakar et il se laisse séduire par sa banque qui sait le domaine délaisser par son propriétaire, le CE de la Marseillaise de crédit. La propriété de 800 ha abrite un CAT qui s occupe du vignoble sous la houlette du directeur Jean-Marie Lignières. Elle bénéficie d’une jolie notoriété après avoir accédé en 1989 au rang de meilleur vin du monde pour sa cuvée Simone Descamps 1986. Selon Franck Allard, « un produit du hasard, quand 10% des vins sont vendus en bouteilles. Et avec des rendements a 25hl/ha et un directeur des ventes qui ne parle pas anglais, il fallait revoir tout le modèle économique. ». Franck Allard trouve un directeur, Xavier de Rozières, et 500 fosses pédologiques sont creusées pour établir une cartographie des sols, une soixantaine d’ha sont ainsi arrachés puis replantés avec des cépages locaux, à terme 75 ha en dix ans sur la centaine d’ha prévus. En deux ans, tout se vend déjà en bouteilles, 150 000 aujourd’hui pour un potentiel de 500 000.

L’ancien chai devient chai de stockage et un nouveau chai de vinification semi-enterré est construit pour les vendanges 2010. Une enveloppe de 4,6 M€ a été consacrée au chai (dont 20% de subventions), environ 8 M€ au total depuis 2004 avec la reconstruction d’ateliers automobiles assortis du restaurant et du caveau pour des séminaires d’entreprises et des stages d’entrainement pour pilotes (le domaine avait été acheté 7 M€).

Lastours démarche d’abord pour ses vins les pays voisins non producteurs, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, les Pays Bas, le Danemark puis le Québec et depuis 2010, la Chine ou un conteneur (12 000 cols) est parti l’an dernier, sans doute quatre fois plus cette année car les Chinois apprécient les vins de caractère avec de la sucrosité et des épices mais se moquent qu’ils titrent a 14% vol.

« Nous espérons y vendre a terme 10 à 15% de notre production et nous étudions déjà une deuxième marque utilisant l’une de nos vieilles étiquettes à la demande de nos importateurs. » Xavier de Rozières a finalement trouvé lui même ses contacts en épluchant les portfolios des importateurs qui distribuaient déjà des vins renommés d’autres régions et en se renseignant auprès des contacts de Franck Allard qui assure de nombreux négociants bordelais. Ce ne sont pas eux d’ailleurs qui se sont empressés de vendre les vins de Lastours comme l’a espéré un temps le propriétaire.

« Ils savent surtout vendre du Bordeaux et nous nous sommes débrouillés tout seuls! » Aujourd’hui le Château commercialise 70% de sa production a l’international, 15 à 20% à la propriété et le reste auprès dune sélection de cavistes et de restaurants « qui paient ». Le CAT qui part en 2013 devrait être reconverti en hôtel quatre étoiles pour parfaire le complexe oenotouristique.

RVI 3890 – Juillet-Aout 2011

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