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Le marché foncier viticole en baisse avec la pandémie

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Avec la crise sanitaire, le marché foncier viticole pouvait s’attendre à un affolement de ses valeurs avec de nombreuses surfaces mises en vente. Malheureusement, après une hausse du secteur de 17% observée en 2019, les transactions foncières du marché des vignes – qui comprend tous les biens dont la nature cadastrale est classée en vignes, incluant notamment les vignes destinées à la production viticole et les terres à vignes – subissent un repli généralisé dans les vignobles français.

Comme le révèle le dernier rapport de la Fédération Nationale des Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural, le marché des vignes en 2020 a été durement touché par la Covid-19 avec 8190 transactions, soit une baisse de 11% par rapport à 2019, le niveau le plus bas jamais atteint depuis près de 30 ans alerte le groupe Safer. Au total, 14 600 hectares ont été vendus pour 861 millions d’euros, soit une chute de la vente des surfaces de près de 20%, le tout étant accentué par un fort recul des achats des fermiers en place qui ont préféré exploiter leurs vignes en location.

L’ensemble des vignobles a été impacté par la crise sanitaire, tant en nombre de transactions, qu’en surface et en valeur. Cependant, sur un marché en nette contraction, le prix de l’hectare AOP gagne 1,3%, à 150 500 euros. Une hausse très limitée, notamment en raison du repli observé dans la région clé de Champagne (-1,2%) qui fait suite à la baisse de prix des vignes champenoises amorcée en 2019 du fait des difficultés d’exportation et de la baisse de la consommation intérieure au profit d’autres vins effervescents.

Exit les vignes de Champagne, les prix moyens des vignes AOP bondissent donc de 4,2% en 2020 d’après les derniers chiffres publiés par le rapport qui recense ici ou là des hausses globales comme en Provence et en Vallée du Rhône (+2%), en Bourgogne (+2,6%), en Val de Loire-Centre (+10%) ou à Bordeaux (+9%) tandis que les plus fortes baisses concernent le Languedoc-Roussillon (-1,7%), le Sud-Ouest (-3,9%) mais surtout l’Alsace-Est (-14,1%), un bassin agricole particulièrement fragilisé au niveau des trésoreries de ses exploitations, rendant les acquéreurs sélectifs et prudents.

Selon la Safer, ce sont les appellations prestigieuses qui tirent profit de l’accentuation des prix des vignes. Ainsi, sur les 8190 transactions opérées en 2020, 10 d’entre elles représentent près de 19% du total. La valeur échangée dans les vignes bordelaises a donc progressé de 4,7% grâce à la vente de 8 grands domaines représentants à eux seuls plus de 70% de la valeur du bordelais.

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